Télémix, un savant mélange entre télésiège et télécabine

L’idée d’installations mixtes ne date pas d’aujourd’hui. Dès le milieu des années 40, certains ingénieurs mécaniques comme Ernst Constam se penchaient sur le concept d’une remontée alliant téléskis et télésièges. Mais c’est en 2002 que le premier télémix a vu le jour, réalisé par la société autrichienne Doppelmayr et Garaventa, spécialisée dans le transport par câble. Découvrez le télémix, partie intégrante du patrimoine de montagne aujourd'hui.

Comment fonctionne un télémix ?

Bijou de technologie, le télémix combine le principe de télésiège débrayable et de télécabine avec une ligne équipée sur un même câble. Il s’agit d’un service qui a pour avantage de permettre à différents types d'utilisateurs d'emprunter la même remontée mécanique, un plus pour des vacances réussies.

Deux types de véhicule

Les télésièges : ces véhicules peuvent disposer de quatre à huit places assises (on retrouve le plus souvent des télésièges six places).

Les télésièges : ces véhicules peuvent disposer de quatre à huit places assises (on retrouve le plus souvent des télésièges six places).

Les télécabines : la capacité prévue est entre huit et dix personnes par cabine.

Les télécabines : la capacité prévue est entre huit et dix personnes par cabine.

Des gares simples ou hybrides

Les gares simples :

Ce premier type de gare est moins coûteux mais également moins pratique. Avec la dualité des véhicules proposés, les zones d’embarquement pour les cabines et les sièges sont séparées. Pour les cabines l’embarquement se fait de côté alors que pour les sièges, il convient d’être dans l’axe de la ligne.

Les gares doubles

Grâce à ses deux contours de gare, les véhicules prendront deux chemins différents. Dans cette configuration, les cabines partent à l’extérieur et les sièges à l’intérieur. Cela permet des vitesses différentes au moment de l’embarquement et du débarquement. Ce type de gare a cependant des coûts de structure, d’entretien et de maintenance plus élevés que le système de gare simple.

Quelques chiffres

Débit : jusqu'à 3900 p/h
Vitesse : jusqu'à 6 m/s
Capacité des sièges : 4,6 ou 8 personnes
Capacité des cabines : jusqu'à 10 personnes

Partez à la montagne cet hiver

Le télémix, les avantages d’un deux en un !

L’alternance de ces deux véhicules (téléporté avec sièges et cabines) offre plusieurs avantages :

donne un accès pratique aussi bien aux skieurs qu’aux piétons. En effet, les sièges permettent aux skieurs de ne pas déchausser leurs skis. Les cabines accueillent quant à elles les piétons, les randonneurs, amateurs de luge et skieurs débutants ;

plus de sécurité pour les enfants et les novices à l’embarquement et au débarquement ;

un confort aux usagers en cas de météo défavorable, qui permettra d’opter pour une cabine abritée du vent ou un siège ;

la durée d’attente pour emprunter cette remontée mécanique a fortement diminué grâce à un débit de personnes pouvant aller jusqu’à environ 2700 personnes par heure.

Le Télémix, un succès auprès des grandes stations de ski

De plus en plus de domaines et stations décident de rendre plus fonctionnel l'accès aux pistes de ski en ajoutant ou en transformant leurs infrastructures :

Les Deux Alpes : le 2 mai dernier les travaux ont commencé sur la gare de départ du télésiège débrayable Diables (TSD6) pour le transformer en télémix Diable (TSCD). La mise à disposition est prévue pour l’ouverture de la saison hiver 2023.

Alpe d’Huez Grand Domaine Ski : adepte du concept, le domaine a construit en 2013 le télémix Les Jeux et en 2016 Le Signal. Le domaine ne s’arrête pas là. En 2021, la Sata (Société d’aménagement touristique de l’Alpe d’Huez) a décidé de transformer le télésiège Marmotte 1.

Vars : c’est en 2019 que la station de Vars a franchi le pas pour s’équiper d’un télémix : le télémix de Charbières. Il est le principal ascenseur vers les hauteurs de la station.

La Clusaz : le Bossonet

Tous les constructeurs de remontées mécaniques ne se sont pas emparés du concept de télémix et pour s’équiper, les stations de ski font le plus souvent appel aux constructeurs historiques, à savoir :

POMA : : le premier téléski qui a permis l’essor du ski de loisir a été installé par la société POMA en 1936 et sera officiellement fondée dix ans après en 1946. Depuis POMA est présent un peu partout sur le globe avec plus de 8 000 appareils.

Doppelmayr/ Garaventa : des installations dans 96 pays du monde, cette société a été créé en 1928 avec la construction d’un téléphérique de transport de bois. C’est neuf ans après que le premier téléski conçu par Doppelmayr est installé en Autriche.

Leitner : créé en 1888 pour diverses constructions (machines agricoles, téléphérique de chantier, turbines…), c’est en 1947 que Leitner construit le premier télésiège d’Italie à Corvara. 23 ans après, l’entreprise est représentée dans le monde entier.

BMF (Bartholet Ropeways) : entreprise familiale suisse créée en 1962 par Anton Bartholet aujourd’hui âgé de 81 ans. Même s’il garde un œil attentif sur sa société, c’est maintenant son fils Roland qui a repris le flambeau. Au total, c’est 280 installations dans plus de 18 pays.