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Le visage des stations de sports d’hiver françaises s'est transformé au fil des décennies. Travelski vous propose un voyage autour de l’évolution architecturale des stations pour vous en apprendre davantage sur l'urbanisme de la montagne. Flaine, les Arcs ou encore Avoriaz, découvrez l'histoire qui se cache derrière vos stations de ski favorites.
Il était une fois des villages ancestraux et ruraux de montagne, des lieux devenus station de sports d’hiver dans le premier tiers du XXe siècle. Parmi eux :
Ces station-villages de première génération ont réussi à garder un visage traditionnel en conservant et/ou en reproduisant et modernisant les habitats classiques.
Elles conservent d’ailleurs des témoignages de l’habitat-outil des agriculteurs de la fin du XIXe siècle. A cette époque l’habitat n’était pas qu’une maison, c’était aussi et surtout un outil de travail ; hommes et bêtes y cohabitaient dans une totale promiscuité.
Le grenier, petite construction de quelques m2 indépendante de la maison cette dernière pouvant être menacée par l’incendie, servait de coffre-fort et renfermait les biens de la famille.
Ces villages ruraux ont progressivement changé de visage avec le tourisme, qui, avant d’être liés aux sports d’hiver, furent bien souvent estival.
Vestige de ces temps, l’ouverture dans les années 1920 de grands hôtels dont l’architecture n’a rien à voir avec l’architecture locale, mais qui caractérisent plutôt les hôtels des stations thermales que sont Evian, Aix-les-Bains ou Biarritz !
Partez à la montagne cet hiver
Avec l’essor des sports d’hiver sont nées les stations intégrées de 2ème génération. Elles ont été créées de toutes pièces sur les alpages avant et après guerre comme :
Elles sont concomitantes avec l’essor des chalets modernes qui assurent la transition entre ferme traditionnelle et chalet résidentiel.
L’architecte René Faublée qui a ouvert son cabinet à Morzine en 1942, est un élève de Le Même, un architecte megevan. Ils auront une grande influence.
Avec ses chalets dits « modernes » mêlant tradition montagnarde et urbaine, Faublée impose son style qui n’a pas grand chose à voir avec le style local mais qui, comme tout métissage, l’a enrichi.
Ces créations de conception modeste et épurée, dédiées à la villégiature des skieurs, sont fonctionnelles avec un local à skis, un séjour pourvu de grandes baies vitrées ouvertes vers la montagne, des chambres sous les toits et de multiples rangements.
Pierre et bois sombre agrémenté de couleurs vives sur les volets et les portes, utilisation du toit plat en terrasse ou à un seul pan sont les marques de Faublée influencé par le courant architectural de l’époque.
Outre l’architecture extérieure, ils prennent en compte ameublement et décoration intérieure, Faublée s’attachant à une conception globale des habitations.
Si d’autres artisans-bâtisseurs ont construit de grands chalets entre les années 30 et 50, les toits à un pan et les structures triangulaires demeurent la véritable marque de fabrique de Faublée que ce soit pour les chalets individuels ou pour la réalisation de bâtiments publics.
Le plan triangulaire a assis son style. L’évacuation de la neige semble expliquer ce parti pris géométrique. Cette même logique est appliquée au toit à un pan orienté au Nord, une géométrie vulgarisée après les années 50 par bon nombre de concepteurs savoyards.
Le succès croissant des sports d’hiver dans les années 50 pousse les élus à réfléchir à de nouvelles possibilités de ski en altitude.
Vinrent alors les stations fonctionnelles de 3ème génération qui ont poussé ex-nihilo généralement au-dessus de 1800m d’altitude à la fin des années 60 et début des années 70.
L’âge d’or du ski voit ces stations se construire :
Toutes ces stations ont des singularités architecturales que nous vous présentons maintenant :
Jean Vuarnet, médaillé olympique des J.O. de Squaw Valley, désire faire « un petit Colorado savoyard » et donne l’impulsion pour faire sortir Avoriaz de terre. Le promoteur parisien Robert Brémond a carte blanche pour aménager ce projet hors-normes. Cela représente les 80 hectares vierges du plateau d’Avoriaz. Il contacte l’architecte Jacques Labro qui fait équipe avec Jean-Jacques Orzoni et Jean-Marc Roques ; « l’Atelier d’Architecture d’Avoriaz » pilote les premières réalisations, la construction débute en 1965.
Le site guidera les possibilités d’aménagements, aménagements qui ne sont régentes par aucune réglementation de volume, de hauteur ou de densité, mais seulement par les idées novatrices de station sans voiture chère à Jean Vuarnet et de « ski urbain » mettant le ski au centre de la station, un concept inédit.
Pari réussi avec le sentiment d’une unité architecturale ; tout se ressemble, mais rien n’est pareil. La station « mimétique » se fond dans le paysage avec une architecture qui s’affranchit totalement du style « chalet » hormis le choix du bois pour revêtir les immeubles de la station.
Les réalisations de Jacques Labro ont valu à Avoriaz l’obtention du label de Grande Réalisation du Patrimoine du XXème siècle.
A Flaine, pas de bois : afin que ces immeubles s’intègrent au paysage minéral, le parti pris a été de les laisser bruts de béton. Avec 3 bâtiments classés monument historique de plusieurs mètres de haut, la station piétonne, créée en 1968 par le géophysicien Éric Boissonnas et l'architecte américain Marcel Breuer, au cœur d’un cirque naturel avec son architecture de style Bauhaus ne laisse pas indifférent.
C’est une véritable œuvre d'art architecturale, tel un musée à ciel ouvert offrant également des sculptures monumentales de Dubuffet, Picasso et Vasarely au regard des vacanciers. Une architecture novatrice, pas toujours comprise… comme aux Ménuires…
Aux Ménuires, chaque « nouveau » quartier de la station né en 1965 porte en lui le témoignage de la mode architecturale de l’époque où il a été construit ! Pour faire profiter du ski au plus grand nombre l’idée de départ était de rationnaliser pour que les vacanciers gagnent du temps : galerie commerciale pour faire ses courses en pantoufles, studio cabines accessibles aux bas salaires, bref une fonctionnalité maximale
Ce cahier des charges s’est également appliqué à Flaine, Isola 2000, La Plagne, les Arcs… ainsi aux Ménuires, il y eut tout d’abord le béton, les barres rectangulaires, les lignes sobres et épurées de la Croisette, puis en 1972 « Brelin », paquebot historique aux 640 copropriétaires, suivi du quartier de Preyerand.
30 ans après sa naissance, les choix architecturaux du début étant décriés, deux bâtiments sont détruits, « Le Solaret » et « Les Clarines », au profit d’hébergements intégrant des éléments de confort tels que piscine, sauna, hammam ou instituts de soins.
Puis les quartiers des Fontanettes, des Bruyères et de Reberty 1850 voient le jour avec des constructions plus traditionnelles : des résidences limitées à 6 étages, intégrant la pierre, le bois, l’ardoise et les toits à pentes.
A 40 ans, son patrimoine architectural devient une fierté : son clocher reçoit le premier prix d’architecture métallique en 2000 et « Brelin » se voit même décerner le label Patrimoine « Architecture du XXème siècle » en 2012, un label que Flaine a également reçu. Comme quoi !
Les villages des Arcs 1600 et des Arcs 1800 sont nés du travail de la célèbre architecte savoyarde et du promoteur Roger Godino. A eux deux, ils ont créé l'ensemble des hebergements des Arcs.
Charlotte Perriand a travaillé pendant plus de 20 ans à la réalisation de la station. Le mot d'ordre de l'époque est la praticité. Tout est pensé pour être pratique avec une habitation avant tout fonctionnelle.
La station des Arcs est pensée pour être sans voiture. Cela représente un acte avant-gardiste dans une époque où les questions d'écologie n'étaient pas une priorité. Les appartements des Arcs ont la particularité d'être implantés face à la pente pour permettre à chacun de profiter de la vue sur les montagnes. En 2019, les Arcs ont célébré leurs 50 ans.
On serait prêt à parier que vous ne regarderez plus jamais les stations comme avant !